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Sud Semestres-Plan du Bourg
12 février 2021

La Tour du Valat et le Contournement autoroutier d'Arles :

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Photo ASSPB, des P.L. sur la R.N. 113 !

Depuis 26 années que l’on débat autour de ce contournement, nous n’avons pas souvenance d’un quelconque avis négatif émanant de la Tour du Valat (tourduvalat.org). Celle-ci était présente aux réunions de concertation, elle a pu s’exprimer, faire des propositions, comme tout un chacun mais, jusqu’à présent, elle ne s’était pas mobilisée pour dénoncer ce projet.

Sauf depuis quelques jours, où nous avons découvert un pamphlet contre le contournement accompagné d’une étude d’une dizaine de pages signée d’un collectif disparate d’associations, de syndicats, de mouvements pas toujours arlésiens qui, au prétexte d’écologie, défend la nature plutôt que l’humain. Pas question de faire des généralités, simplement de faire toucher du doigt aux signataires que chacun doit se remettre en cause et accepter sa part de responsabilités.

Le contact presse de ce dossier est Mme Marie-Hélène BOUSQUET-FABRE qui dirige par ailleurs 6 entreprises dont les savonneries MARIUS-FABRE (« le savon de Marseille efficace et peuchèr-e ! »)*. Après examen, cette étude, dont le contenu scientifique reste à prouver, a certainement un coût conséquent. Mais le site de la Tour du Valat est silencieux sur les financements. C’est la Fondation Tour du Valat, reconnue d’utilité publique depuis 1978, qui gère l’ensemble des activités de la Tour (80 salariés) et informe sur les nombreux partenaires financiers et mécènes, sans entrer dans le détail des financements :

« Le budget annuel de la Tour du Valat s’élève à environ 5,6 millions d’euros, …

Les financements, quant à eux, se répartissent de la façon suivante :

  • 49 % de la Fondation MAVA (« Investir dans la Nature et les Humains »)
  • 14 % de fonds propres détenus par la Fondation ProValat
  • 25 % issus de partenariats avec des organismes publics
  • 7 % de partenariats avec des organismes privés
  • 5 % issus des recettes du domaine (vente de produits d’élevage et agricole). »

Le comble de ces propos fallacieux, c’est que parmi les signataires certains possèdent un parc automobile qui peut être conséquent, notamment les éleveurs de toros, les riziculteurs, les marchands de foin, de savons. Tous ont des tracteurs, des camionnettes, même des poids lourds qui utilisent routes, autoroutes et surtout la R.N. 113 ! Comme quoi, on peut vouloir défendre le climat et contribuer à la pollution. On peut défendre la nature et être consumériste, contradiction humaine. Il faut que "les générations actuelles puissent satisfaire à leurs besoins sans compromettre pour autant la capacité des générations futures à répondre aux leurs." Difficile à quantifier.

Quant aux solutions proposées, elles nous laissent rêveur :

  • « Réduire fortement le trafic, en particulier le transit de transport de marchandises, via un report modal (ferré, fluvial et maritime) massif et rapide ». Il faudrait tripler les voies ferrées actuelles ; où vont-elles passer ? Comment vont réagir les futurs riverains ? Pour le fret, la SNCF estime qu’il lui faudra 10 ans pour le doubler ! Il est actuellement cinq fois moins important que le fret routier !
  • « L’amélioration du bien-être des riverains de la RN113 et la reconnexion de la ville d’Arles avec ses quartiers sud sont cependant des priorités qui peuvent être réalisées via d’autres modalités que le contournement (réduction de la vitesse, couverture de la RN113 dans la traversée d’Arles) ».  Où vont passer les transports de matières dangereuses ? Où vont être évacués les gaz d'échappement et quelle pollution pour les riverains ? Quel itinéraire alternatif en cas d'accident et de fermeture du tunnel ? Quels impacts pour les élargissements nécessaires à la mise en 2X3 voies hors tunnel sur les infrastructures, sur les constructions existantes, sur les terres agricoles et naturelles... Quel impact sur les circulations locales pendant la durée des travaux forcément longue (3 à 8 ans annoncés pour creuser un tunnel de 6 km à -56 m NGF sous le Rhône). Et surtout, sommes-nous prêts à attendre encore une vingtaine d'années supplémentaires (temps nécessaire pour faire aboutir un nouveau projet) pour apaiser notre centre-ville d'Arles et pour améliorer les conditions de sécurité routière, alors que nous avons à notre portée un projet peut être pas idéal mais qui se révèle le moins mauvais et le plus immédiat.
  • « Si un barreau autoroutier devait malgré tout être réalisé, la variante sous-fluviale longue est la seule option à peu près compatible avec les objectifs « zéro artificialisation » et « zéro perte nette de biodiversité », mais elle engendrerait une augmentation du trafic routier ainsi qu’une forte production de GES lors du chantier, et irait donc à l’encontre des objectifs de la Stratégie Nationale Bas Carbone. » L’Etat a démontré depuis longtemps que la variante sous-fluviale n’est pas compatible avec les raisons ci-dessus ainsi qu’avec le surcoût financier engendré. D’autre part, le transport n’est pas le plus grand producteur de Gaz à Effet de Serre ; il se situe derrière l’électricité et l’agriculture !

Quant aux associations arlésiennes qui, depuis toutes ces années, participent à la concertation avec la DREAL et défendent la sécurité, la santé des riverains, le développement économique et le patrimoine de la ville d’Arles, elles n’ont pas les mêmes moyens financiers et humains pour se faire entendre. Ni les compétences de 80 salariés dont la majorité doit avoir le niveau bac + 10 !

Or, contrairement à ce que dit ce collectif, la Camargue n’est pas menacée car de tous temps elle a été façonnée par l’homme. L’Arlésienne (www.larlesienne.info) l’a encore confirmé, il y a peu, lors d’une rencontre avec Bernard Picon : « Les écolos détruisent la Camargue”. C'est un nouveau discours social disséqué dans la nouvelle édition de L'espace et le temps en Camargue. L'auteur, Bernard Picon, chercheur émérite au CNRS, analyse depuis 50 ans les discours camarguais. Aujourd'hui à la retraite, le sociologue constate les mêmes oppositions depuis plus d'un siècle. Il voit dans la séparation philosophique entre l'homme et la nature, un horizon à dépasser pour construire une gestion du territoire plus équilibrée. »

*les savonneries marseillaises ont pollué gravement des quartiers de Marseille et la mer pendant près de deux siècles ! https://books.openedition.org/pur/111365?lang=fr

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Commentaires
L
De toute manière c'est bien parti pour que ça finisse en ZAD et que le projet soit retardé voir enterré comme l'aéroport de Nantes.
Répondre
Sud Semestres-Plan du Bourg
  • L'association a pour but de s'intéresser à tous les projets concernant les quartiers sud de la ville d'ARLES : Barriol, Semestres et Plan du Bourg, de défendre une qualité de vie et d'avoir un rôle régulier d'interface entre la population et les autorités.
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