L'élu EELV d'opposition au C.M. apprend la politique !

A la suite d'un article dans La Provence qui, pour une fois, donne la parole aux pro-contournement, Monsieur Cyril Girard, après nous avoir traité de "génocidaires", a fait marche arrière. Au point que sur les réseaux, sa position a été commentée de : "Belle et pathétique reculade" et d'un " triple salto arriere sur la signification de ZAD et d’égoïsme" !

Post de Cyril Girard du 15 février 2021 :

Cyril Girard

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Encore un article de la Provence ! Nous encourageons quiconque voudrait pousser un coup de gueule à ce sujet à vous manifester puisque, à priori, il suffit d'avoir un avis pour obtenir une pleine page. Nous souscrivons à l'analyse de Monsieur Rocchi : le sujet échappe aux arlésiens. Mais depuis le début ! Puisque c'est l'état qui a choisi le tracé sans aucun concertation avec les arlésiens, c'est l'état qui mène le tempo, sans les arlésiens (un coup l'autoroute en 2038, un coup en 2023), c'est l'état qui organise une consultation durant les fêtes de Noël en plein confinement ! Il échappe aux arlésiens depuis qu'il est porté par une députée nouvellement arlésienne qui a œuvré et qui oeuvre toujours pour l'état et le Grand Port Maritime de Marseille. L'auteur de ce coup de gueule assure que " détruire quelques hectares de foin de Crau ne nuira pas à cette culture" et être empreint "d'un certain humanisme". Ce projet c'est celui d'une époque révolue. D'une génération qui a grandit dans l'illusion, durant 30 années, que le progrès passait par la surconsommation, que la technologie pouvait tout, et que l'on pouvait tout sacrifier pour vivre confortablement, aujourd'hui. Une génération qui refuse de se confronter à la conséquence de ce mode de vie qui a opéré un génocide sur le vivant en moins de cinquante ans. C'est trop facile de vouloir, lorsque les nuisances de notre modèle se manifestent sous nos fenêtre, les repousser plus loin. Où est l'humanisme lorsqu'il s'agit de laisser aux génération futures le soin de vivre avec le changement climatique. Où est l'humanisme lorsqu'on sacrifie les terres agricoles qui seront importantes demain? Où est l'humanisme lorsqu'on ne veut pas voir que cet autoroute, c'est celui des camions qui transportent des marchandises fabriqués par des semi-esclaves en Asie, parce que l'on veut toujours payer mois cher ? Ce projet c'est celui de l'égoïsme. L'égoïsme qui consiste à ne vouloir renoncer à rien, même pas pour le bien-être de ses enfants ou de ses petit-enfants. Un égoïsme qui consiste à hiérarchiser les problèmes en mettant le sien au dessus de tout : ignorer volontairement les nuisances d'un tel projet sur les terres agricoles et les terres naturelles, au nom des nuisances que l'on subit. Avoir la prétention de vouloir régler les problèmes de monde en suppliant que les mêmes erreurs se répètent, c'est toujours surprenant à entendre !

Post de Cyril Girard du 17 février 2021 :

Cyril Girard

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Suite aux différents articles parus dans la presse et aux réaction générées sur les réseaux sociaux, quelques précisions s'imposent. Je tiens à préciser c'est une positon personnelle.

Je n'ai pas écrit que les partisans de l'autoroute étaient des égoïstes. Il suffit pour cela de relire le post précédent. Je vais donc essayer de préciser mes pensées pour ne pas « perdre une certaine mesure qui nuirait au débat » ! D'autant que je me sens plutôt en empathie avec les riverains qui souffrent des nuisances. Étant moi même arlésiens et ayant habité en bordure de la RN 113 plusieurs années.

J'ai dit que ce projet est celui de l'égoïsme. Parce qu'il est porteur et qu'il symbolise, avec ses corollaires (délocalisation de la production en Asie, non recours au frêt, conditions de travail lamentable dans les hangars à camion, faible revenus des transporteurs routiers) un projet de société égoïste : ne vouloir renoncer à rien, poursuivre un modèle économique anachronique et socialement criminel, la société de la bagnole, la surconsommation, sans vouloir regarder les conséquences que ça a. Nous sommes face à nos contradiction : c'est notre mode de vie qui génère pollution généralisée, exploitation des ressources. Et notre système économique est basé sur l'exploitation de ressources, naturelles et humaines des pays du sud. Que ce soit pour extraire les minerais nécessaires à nos téléphone portable ou pour tisser des vêtements bon marché, nous faisons travailler des enfants maintenus en esclavage. Mais loin, donc c'est sans doute moins grave. Le pire, c'est que, arrivés chez nous, ça fait du bruit et ça pollue sous nos fenêtres tous ces produits qui transitent par camion. Déplacez ce problème que je ne saurai voir. L'autoroute nous permet, non pas de nous confronter aux conséquences de notre modèle, mais de mettre ça sous le tapis, en plus des conséquences directes d'un tel aménagement. Il est celui de l'égoïsme de l'état qui n'a jamais rien fait pour soulager les nuisances et qui prend en otage la population avec ce projet comme seule porte de sortie possible.

Sur la notion de ZAD, c'est un terme très générique : Zone à défendre. J'ai aucun problème avec ça. La Camargue est pour moi une zone à défendre. Sinon elle ne serait pas classée à l'UNESCO, ne croulerai pas sous les mesures de protection ! La Crau qui a perdu 80 % de sa superficie et dont le fonctionnement hydraulique permet d'alimenter la nappe phréatique dont nous dépendons pour l'eau potable est également une zone à défendre. D'autant qu'il s'agit également de zones agricoles de première qualité. Nos terres agricoles sont des zones à défendre. Elles ne seraient pas à défendre si elles n'étaient pas attaquées. Monsieur Philippe Vial parle de « minorité potentiellement violente ». Il peut potentiellement surtout raconter n'importe quoi. La violence n'est pas notre projet. C'est même tout le contraire. Et c'est souvent là ou l'état se soustrait à ses engagements en terme de démocratie participative que la violence arrive.

La violence est jusqu'à aujourd'hui le monopole de l'état. Lui seul peut l'exercer légalement. À Sivens, à notre-Dames-des Landes, à Roybon, à Bure, il y a toujours eu des élus, dans les ZADs, du côté des défenseurs de l’environnement.

Mais recourir à la notion d'état de droit sur ce projet est assez amusant : L’État de droit peut se définir comme un système institutionnel dans lequel la puissance publique est soumise au droit. Sur ce projet, tout à été fait par l'état pour se soustraire au droit (notamment en terme de débat public) et à ses propres engagements sur la protection de l’environnement. L'état a été condamné récemment pour son inaction climatique et maintes fois condamné par l'Europe pour non respect de directives liés à la protection de la biodiversité ou à la qualité de l'air. L'état le premier ne respecte pas l'état de droit.

Face à un état qui a le monopole de la violence et qui ne respecte pas les règles, comment lutter ? Si de tous temps et à toute les périodes, les revendication avaient été exercées dans le strict respect de l'état de droit, aucun progrès social n'aurait été possible : droit des femmes, congés payés, droit des minorités etc. La liste serait tellement longue. La désobéissance à l'état souverain est un moyen d'action. L'état à partir du 10 juillet 1940, était la république de Vichy. Le progrès par définition, oblige à faire bouger la loi.

L'état de la planète qu'on laisse à nos enfants ne peut se satisfaire d'une revendication bornée par le peu de liberté qui nous reste. Et je reste persuadé que tous les moyens doivent être déployés (réglementaires, manifestations, occupation) pour défendre l'avenir. La seule limite étant, pour moi, la violence physique volontaire.

Photo ASSPB :