Avec la loi Pinel, "Main basse sur la ville" ?

La loi Duflot du 01 janvier 2013 introduit un dispositif d'investissement locatif jusqu’au 31 août 2014. Elle est ensuite remplacée par la loi Pinel qui répond à quatre enjeux définis par le gouvernement :

• Soutenir l'investissement dans l'immobilier locatif,
• Soutenir la construction de logements dans des zones dites "tendues" (c'est-à-dire où la demande excède l'offre),
• Proposer une offre de logements intermédiaires pour les ménages n'ayant pas accès au logement social et qui rencontrent des difficultés à trouver des logements sur le marché libre,
• Offrir une possibilité d'investir clef en main pour les ménages fortement fiscalisés qui n'ont ni le temps ni les connaissances pour investir dans l'ancien.

Début novembre 2020, Emmanuelle Wargon, ministre déléguée chargée du logement, reconduit le système jusqu'en 2022. A partir de 2021, le Pinel est réservé aux logements collectifs, les maisons sont exclues. Ensuite, la loi Pinel est prolongée en 2022 et même jusqu’en 2024 ! Cependant, elle baisse à partir de 2023 mais reste attractive pour les logements verts.

Il s’agit d’avoir une réduction d’impôt régulière si on achète un bien immobilier pour le louer. Il faut louer un minimum de 6 ans, avec un loyer plafonné, dans des zones particulières à des locataires ayant des revenus modestes.

Jusqu’au 31 décembre 2022, la loi Pinel vous permet d’avoir une réduction de 2% par an pendant 6 ans ou 2% par an pendant 9 ans puis 1% sur les années 10 à 12. En achetant un logement 100 000 €, vous aurez donc 12% de réduction d’impôt sur 6 ans (12 000 €), 18% sur 9 ans voire 21% sur 12 ans.

Ce qui explique que, durant l’année 2022, les projets de constructions de logements collectifs accordés par la ville d’Arles ont été très nombreux. Lourde charge pour Sophie Aspord, adjointe à l’urbanisme, dont le stylo doit être en surchauffe ! A Arles, ce n’est pas la fin de l’abondance.

Les projets de construction sur la commune d’Arles :

1. Quai des Arts-Nexity, rue Gaspard Monge, 116 logements,
2. Le Verger des Arts-Nexity, avenue de Stalingrad,
3. Couleurs du Sud-COGEDIM, chemin des Moines,
4. Les Jardins du Canal-COGEDIM, rue Gaspard Monge, 159 logements,
5. URBANESENS, rue de Ruille (Gimeaux),
6. Couleur Lavande-CARRERE, rue Fernand Benoît, 48 logements,
7. Prunette-NOVANEA, Gageron, 18 logements,
8. Villas GAÏA-Rampa Réalisations, Trinquetaille,
9. MEDICIS, Trébon,
10. MEDICIS, Nord d’Arles,
11. Mas des Palmiers, rue Jean Charcot, 4 logements,
12. Le Clos des Arts-Logisneuf, chemin de Séverin à Trinquetaille, 9 logements,
13. Projet Cookie à Saliers/Albaron, 6 logements,
14. Propriété Troncard, chemin des Semestres, un projet de 12 à 14 logements,
15. Bouhdel, rue Gaspard Monge, projet de 37 villas qui pourrait évoluer en logements collectifs, le panneau d’informations a été effacé !
16. Projet sur l’emplacement de l’artisan ferronnier, rue Philippe Lebon, nombre de logements ?
17. De futurs projets ne manqueront pas d’apparaitre afin de remplir les « dents creuses » laissées par le départ d’entreprises de l’ancienne zone industrielle Sud.

Notre quartier est gâté, pas moins de huit projets pour un total de plus de 400 logements. Le nombre de véhicules supplémentaires va exploser (peut-être 1 000 de plus) d’ici quelques mois alors que la liaison Sud/Est RD 35/RN 113 ne sera pas encore réalisée. La sécurité des habitants est en jeu car ils ne pourront pas s’extraire rapidement du quartier lors d’incidents, d’accidents, d’incendies ou d’inondations !

Nous avons demandé à Mme Aspord et à M. le maire d’anticiper, en concertation avec les associations du quartier, l’arrivée de cette population supplémentaire :  mise en place d’un plan de circulation, réfection de la voirie, ajustement des réseaux d’eau potable et d’assainissement, création d’une crèche, de classes en maternelle et primaire, de commerces de proximité, d’une déchetterie, … Sans succès jusqu’à présent.

Avec « Les Journées nationales de l’architecture sur le thème de l’architecture à habiter, organisées par le ministère de la Culture du 14 au 16 octobre 2022 », il nous semblait que c’était l’occasion pour les élus alésiens d’aborder et d’organiser un débat sur ce dossier architectural. Naïvement, nous y avons cru et avons répondu à l’invitation lancée par la ville. Déception.

Photos ASSPB, construction d'un "Barriol bis" à proximité du pont Van GOGH ?