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Sud Semestres-Plan du Bourg
2 mai 2019

Lettre ouverte à la Rédaction de l'Arlésienne :

arles

 

Dans le N° 5 de l’Arlésienne (printemps 2019), l’article : « Qui a dit ? Edition contournement autoroutier » a déclenché parmi nos responsables des commentaires acerbes. Notamment sur la part belle réservée aux élus et aux « people » alors que le travail des nombreux bénévoles associatifs, durant la « concertation » réalisée par l’état entre 1995 et 2013 (dernière réunion officielle le 04 juillet 2013), a été passé sous silence ! Ce choix est d’autant plus surprenant qu’il provient de journalistes qui ont fait la démarche de créer une association (La Rédaction dûment déclarée et adhérente de la Maison de la Vie Associative) afin d’éditer ce magazine.

Aussi, nous vous demandons de bien vouloir éclairer vos lecteurs en rappelant l’énorme travail de l’ARPA (Associations Rassemblées pour le développement durable du Pays d’Arles, créé début 2000) durant toutes ces années pour « un projet de contournement qui s’inscrive dans une perspective de développement durable respectueux à la fois du patrimoine historique et naturel et de ses habitants. » Aujourd’hui, c’est la Coordination des CIQ/CIV et associations assimilées (9 CIQ/CIV et 4 associations de quartiers) qui a pris le relais. A l’époque, hélas, la proposition de l’ARPA pour une Voie Sous Fluviale enterrée (tracé dénommé VSF courte ou longue) n’a pas été soutenue, ni par les élus de tous bords, ni par l’ACEN (Association Arles Camargue Environnement Nature), ni par Roland Chassain, Maire LR des Saintes-Maries-de-la-Mer, aujourd’hui tout deux favorables à ce tracé pertinent, ni par la CCI, ni par la Chambre d’Agriculture, … Comme quoi, il n’est pas bon d’être précurseurs !

Nous pensons que certains ne mesurent pas le problème du contexte de cette deux fois deux voies qu’est la R.N. 113 située en plein mitan de l’agglomération arlésienne. Nous sommes certainement la seule ville de plus de 50 000 habitants de France coupée en deux. Des écologistes pensent qu’il suffit d’empêcher les P.L. d’emprunter le R.N. 113 en les obligeant à passer ailleurs (quelle idée saugrenue !) en attendant, vitam aeternam, que le ferroutage se développe. Non, il faut que cette R.N. devienne un simple boulevard de ville avec un accès restreint et réservé à la circulation inter-quartiers. La sécurité et la santé des habitants, le patrimoine de la ville, le développement économique et urbain de la commune le méritent.

A propos des écologistes, nous avons jugé inadmissibles les propos de Michèle Rivasi, rapportés par La Provence et que l’Arlésienne n’a pas reproduit, : « Je m’adresse aux arlésiens, les gens qui ont intérêt à ce projet [le contournement] disent que c’est pour votre santé, mais non, c’est pour leur santé à eux, pour le fric ! »

Afin de combler vos lacunes certainement dues à votre jeunesse, nous vous proposons un historique de ce contournement pour la période 1995 – 2016 :

Lorsque en 1995, la D.D.E. a présenté une dizaine de solutions pour le tracé du contournement autoroutier, les arlésiens ont commencé à s’opposer sur son choix. Les habitants du nord de la ville pensaient que les tracés sud avaient des qualités incomparables tandis que ceux du sud affirmaient que c’était au nord que l’autoroute devait passer.

La grande sagesse de l’A.R.P.A. (Associations Rassemblées pour le développement durable du Pays d’Arles, créé début 2000), qui a regroupé jusqu’à 30 associations dont l’ASSPB, a été de mettre tout le monde autour de la table pour discuter d’un projet. L’ARPA a proposé un nouveau tracé qui aurait aménagé le tracé actuel de la R.N. 113 en passant sous le Rhône : la VO enterrée qui est devenue la variante sous-fluviale (VSF) courte et la VSF longue lorsque les services de l’Etat l’on étudié. Pour nous, c’était le seul tracé qui s’inscrivait dans une perspective de développement durable respectueux à la fois du patrimoine historique et naturel et des habitants. La DDE l’a refusé sous le prétexte du coût et de l’opposition du CIQ de la Roquette et des riverains de la R.N. 113. A l’occasion de l’étude de la VO enterrée, elle a sorti à ce moment-là (hiver 2002) de son chapeau un nouveau tracé : la Variante Sud Vigueirat (VSV), qui ne figurait pas dans ses premières propositions.

Finalement, à partir d’octobre 2002, seront étudiés 10 tracés avec un choix déjà marqué pour le sud d’Arles :

  • Quatre tracés Aménagement sur place : deux à l’air libre : la V01 (mise à 2x3 voies de la R.N. 113), la VO2 (séparation des trafics avec trafic local sur contre-allées) et deux en sous-terrain : la VSFC (variante sous-fluviale courte) et VSFL (variante sous-fluviale longue).
  • Un seul tracé contournement par le Nord : la V4
  • Cinq tracés contournement par le Sud : la V5 Ouest (ouest hôpital), la V5 Est (est hôpital), la V7 (nord des marais de Raphèle), la V8 (sud des marais de Raphèle), et la VSV (Variante Sud Vigueirat).

Après des années de débats « biaisés » qualifiés par l’Etat de « concertation » alors que le terme exact est « consultation », le ministère de l’Equipement choisi, en avril 2004, le tracé « Variante Sud Vigueirat » (VSV).

La mise en service du contournement étant prévue pour l’année 2015.

A partir de cette époque, la déception, l’incompréhension et le sentiment d’un immense gâchis font que l’ARPA se délite peu à peu et les « NYMBY » (abréviation de « Not In My Back Yard », expression anglaise signifiant : « pas chez moi mais ailleurs », autrement dit : chez le voisin) sont de retour. Les associations concernées géographiquement se retrouvent isolées face à l’Etat.

Nous dénonçons ce choix et les nuisances qu’il entraînera pour les quartiers situés au sud de la ville : « Il faut réaliser que la construction d’un tracé sud fera penser à une espèce de chenille qui va serpenter sur plusieurs kilomètres pour une hauteur d’environ 16 mètres dans une zone à l’équilibre hydraulique fragile ! … Outre les ouvrages d’art non courants pour franchir le Rhône, les canaux d’Arles à Fos et le Vigueirat, il faudra construire une multitude de petits ouvrages d’art (loi sur l’eau)…» (05/05/2003). « Un tracé sud aura un impact néfaste sur les conditions de vie des habitants de notre quartier de Plan du Bourg mais aussi sur le hameau de Gimeaux. Il aura également un impact sur de nombreux mas et exploitations de qualité et sur le Parc Naturel Régional de Camargue » (avril 2004). Celui-ci, en bon élève, anticipe le tracé en réduisant son périmètre au nord sans qu’on le lui demande !

Les infrastructures (Zone Industrielle, port fluvial, accès facilités en direction du Nord, notamment pour les poids lourds, …), exigeaient un tracé au nord de la ville. L’intérêt économique et écologique de ce tracé commandait un soutien de la part de la Chambre de Commerce et des élus. Ce ne fut pas le cas. Notre association, implantée au sud de la ville, ne pouvait revendiquer un passage par le Nord sans mettre à mal son éthique.

Elle a donc acté mais mal accepté la VSV, et s’est rangée à l’intérêt général :

« Face à une politique globale de déplacements qui ne nous satisfaits pas : absence de ferroutage, transports en commun insuffisants, transports fluviaux et maritimes insuffisamment exploités, nous avons cependant eu la volonté de ne pas retarder la réalisation d’une infrastructure devenue indispensable et urgente » (octobre 2007). Avec l’espoir d’arriver à ce que : le tracé retenu passe le plus loin possible du secteur le plus dense en habitations, la transparence hydraulique de l’autoroute soit respectée : libre circulation de l’eau sous la chaussée, et une prise en compte forte des problèmes de bruits et de pollutions.

Août 2006 : la DDE des B.d.R. publie un premier planning avec un démarrage des travaux pour 2010.

Après quelques années de stagnation, le 13 juillet 2010, le Schéma National d’Infrastructures de Transport (SNIT) retient le contournement d’Arles et le Préfet de Région le valide. Les élus arlésiens accueillent cette décision avec une grande satisfaction. Les études (choix d’un fuseau de 1 000 mètres de largeur à l’intérieur du tracé puis d’une bande de 300 m.) et les consultations continuent, interrompues pendant les campagnes électorales et ralenties par les changements répétitifs des responsables de l’Etat et les réorganisations du ministère concerné.

La ville nous fait rêver avec les études de requalification de la R.N. 113 débarrassée de son trafic de transit et aménagée en boulevard urbain (2012).

En 2012, la mise en service du contournement est repoussée en 2020.

En juin 2013, le contournement passe en priorité N° 2 (investissements à réaliser d’ici 2030) pour la Commission nationale Mobilité 21.

Le 04 juillet 2013, dernière réunion officielle du Comité de concertation : optimisme pour la suite du projet.

Une nouvelle stagnation du dossier provoque des commentaires caustiques de l’opposition municipale (octobre 2013) et de notre part : « Il est vrai qu’ils (les élus) ne doivent pas être très fiers de ne pas avoir obtenu la réalisation du contournement pendant que le Président de la République, le Président du Conseil Régional, le Président du Conseil Général et le Maire d’Arles étaient du même bord politique. » (Octobre 2015).

En février 2014, lorsque le Préfet Michel Cadot a invoqué des « difficultés techniques majeures » liées à la circulation de l’eau sous l’autoroute, on s’est bien marré. Comment, un haut fonctionnaire découvrait des années plus tard ce qu’une petite association de quartier avait pointé dès 2003 et n’avait cessé d’insister sur ce problème à chaque rencontre avec les représentants de l’Etat. Là, nous nous sommes dit c’est un prétexte pour envoyer le contournement aux calendes grecques !

Décembre 2014, le parti Europe Ecologie les Verts d’Arles s’invite, avec beaucoup de retard, dans le débat avec un tract distribué aux habitants des quartiers sud d’Arles, les intimant de refuser l’autoroute.

En mars 2015, un Collectif des CIQ/CIV d’Arles et notre association rencontre le Maire et adresse un courrier (25 mars) au Député d’Arles pour « savoir s’il y a toujours une volonté de réaliser ce contournement… ». Pas de réponse ! Cependant, à l’occasion des réunions sur le PLU, nous constatons que son élaboration considère comme acquise la réalisation du contournement autoroutier.

Le 26 juin 2015, la Préfecture communiquait que les travaux pour améliorer la transparence hydraulique conduiraient à un renchérissement du coût de l’opération de l’ordre de 150 M€. Ce qui porte le projet à 730 M€ (+ 26%). Nouvelle échéance : travaux prévus en 2022 – 2025.

Lorsque le quotidien La Provence publie (11 janvier 2016) une longue interview de Corinne Lepage dirigée contre l’autoroute, on s’est demandé si une campagne anti-autoroute était en train de s’organiser. L'ex-ministre de l'Environnement, avocate, défend l'ACEN (Arles Camargue Environnement Nature) la seule association d'Arles opposée à l'autoroute. Cette fois, la CCI et les élus réagissent en convoquant une conférence de presse le 05 février 2016, reportée ensuite au 08 février.

Le 1er juillet 2016, une opération « escargot » est réalisée sur la R.N. 113 entre Raphèle et Arles suivie d’une manifestation statique, bd Georges Clémenceau, grâce à l’implication de David GRZYB et de l’ensemble des CIQ/CIV et associations assimilées et organismes divers.

La suite vous la connaissez, mais nous pouvons vous la raconter.

Cordialement.

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  • L'association a pour but de s'intéresser à tous les projets concernant les quartiers sud de la ville d'ARLES : Barriol, Semestres et Plan du Bourg, de défendre une qualité de vie et d'avoir un rôle régulier d'interface entre la population et les autorités.
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